Tester le portage salarial

Vous voulez être sûr avant de vous lancer ? Testez le portage salarial. Cette méthode regroupe à la fois la mission de services individuels et la sécurité du salariat. C’est peut-être la solution qui vous convient ! Prenons l’exemple de Mme Dive qui, après avoir testé son projet pendant deux ans et demi, a réussi à monter son propre cabinet de conseil, Divolia. Elle a prospecté ses futurs clients, accompli plusieurs missions indépendantes, en continuant à percevoir son salaire mensuellement et en se soustrayant aux formalités administratives. Pour elle, créer une société directement était un risque bien trop élevé.

Le portage lui a donc permis de se rassurer sur son offre et ainsi de se lancer. Aujourd’hui, on dénombre pas moins de 30 000 bénéficiaires de ce statut. Grâce à cette option, ils ont bénéficié de la possibilité d’exercer leur propre activité tout en conservant leur statut de salarié. Le portage salarial vous permet de proposer vos services à un client tout en étant salarié d’une société de portage qui vous représente. Cette société de portage facture vos prestations et encaisse pour vous des recettes qu’elle convertit en salaire en vous déclarant aux organismes sociaux (Pôle emploi, caisse de retraite, sécurité sociale…).

Elle rédige un contrat de travail qui vous ouvre des droits au chômage en fin de contrat. En contrepartie, ces sociétés gardent un pourcentage de votre chiffre d’affaires de l’ordre de 6 à 10%. C’est à vous de démarcher les clients (sinon ce serait de l’intérim) et de fixer le montant de vos factures. En bref, vous bénéficiez de la sécurité du statut salarié, mais c’est à vous de développer votre business.

Choisir la meilleure société de portage salariale

Pour choisir une bonne société de portage salarial, tournez-vous vers le PEPS, qui est le syndicat professionnel de l’emploi en portage salarial. Il regroupe 87 entités. Son président, M. Martinie, nous rassure : ses adhérents respectent tous une charte de déontologie. Ils proposent tous une caution. Ainsi, en cas de dépôt de bilan de la société de portage, vous êtes quand même assuré du versement de votre salaire. Prenez soin de comparer deux ou trois sociétés avant de signer votre contrat d’adhésion et de négocier votre pourcentage de commissionnement. En effet, si vous voulez que la société de portage ne s’occupe que de l’aspect administratif, des factures et des bulletins de salaire, exigez un maximum de 6 à 7% de commissionnement. Si vous voulez en revanche profiter d’autres services, la négociation sera plus difficile (formation, mise à disposition de salle de réunion,…).

Constituer son porte-feuille client

C’est à vous de trouver vos futurs clients, comme si vous étiez un entrepreneur indépendant. Comme pour toute activité de prospection, ficelez votre argumentaire en vous appuyant sur votre savoir-faire et sur votre offre. Il se peut que certaines entreprises soient réticentes en raison de votre appartenance à une entreprise de portage. Rassurez-les en leur expliquant qu’il y aura bien un contrat de prestations de services entre eux et votre société de portage et que celle-ci vous enverra les factures.

Afin de constituer votre portefeuille de clients, choisissez une stratégie sur le long terme. L’idéal est de décrocher un contrat important et de longue durée avec un gros client, ou bien de trouver deux ou trois clients pour plusieurs missions. Mais attention à ne pas dépendre d’un seul client ! Il faut toujours continuer à prospecter de nouveaux clients. Avant de signer avec votre client, renseignez-vous  sur sa solvabilité en vérifiant des indicateurs sur le site Societe.com,  sur le site de la COFACE ou encore sur le site KOMPASS. Même si votre société de portage couvre vos impayés, mieux vaut les éviter!

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Portage salarial et délais de paiement

En général, la société de portage facture votre client et vous reverse les sommes perçues par le biais d’un salaire, soustractions faites de son taux de commissionnement et des charges sociales inhérentes à votre salaire. Pour information, vous percevrez entre 45 et 55% du chiffre d’affaires net généré par vos missions. Il n’y a pas de règle en ce qui concerne la périodicité du règlement de votre salaire. Certains porteurs règlent le porté à la fin de la mission, mais la solution généralement adoptée est celle de la rémunération classique des salariés. Vos appointements seront donc calculés au prorata du montant global de votre mission et de sa durée. De plus, si vous devez recevoir des primes de la part de votre client, choisissez une date de versement logique comme la fin de l’année ou juste avant le départ en vacances.

Formation et portage salarial

La plupart des sociétés de portage proposent un panel de services complémentaires, qui vont de la mise à disposition d’un télésecrétariat à la prise en charge des notes de frais ou à l’accompagnement à la formation. Bénéficiez de ces avantages et participez aux ateliers proposés. Vous y trouverez des conseils intéressants sur la façon de vous vendre, de démarcher, de cibler de nouveaux prospects, tout en brisant la solitude commune à tout indépendant. Grâce à ces réunions entre portés, vous pourrez vous constituer un réseau et réaliser de nouvelles affaires. Le coût de ces services est généralement compris dans les frais de commissionnement.

Quitter le portage salarial pour l’entreprise

Quand vous aurez acquis suffisamment de visibilité et de résultats sur les mois prévus, il sera temps de faire le grand saut ! En moyenne, il faut compter dix-huit mois pour dégager un chiffre d’affaires suffisant et au-dessus duquel le portage n’est plus intéressant. Dans le secteur des services, certains spécialistes fixent les objectifs à 50 000 €. M. Martinie se montre beaucoup moins catégorique : «La volonté de créer sa propre société doit se faire lorsque l’on ne peut plus tout gérer tout seul et qu’il faut embaucher ». La réussite est alors de votre côté : d’après de nombreux rapports, les sociétés créées par d’anciens portés sont excédentaires dès la première année du lancement et les défaillances sont très faibles.