Plan de trésorerie (prévisionnel)

Les tableaux financiers donnent une vision financière de votre projet et de sa faculté à dégager de la trésorerie. Les tableaux de bord financiers représentent les objectifs de votre business plan. Ils seront analysés dans leurs moindres détails par les partenaires financiers que vous solliciterez. Ils permettent de répondre aux questions vitales : la société va-t-elle libérer des profits ? Quelle trésorerie va-t-elle avoir ? Ces anticipations doivent être établies sur des hypothèses logiques avec les éléments fournis dans le premier point du business plan. Ce prévisionnel est composé en général de quatre tableaux, et doit faire apparaître deux indicateurs : le besoin en fonds de roulement et le seuil de rentabilité.

Le plan de trésorerie en 4 tableaux

1er tableau : le plan de financement initial

Il sert à chiffrer le projet dès le point de départ en y expliquant les sommes dont vous disposez et ce à quoi elles vont servir. Ce tableau doit contenir deux colonnes, une représentant les ressources et une représentant les besoins ou emplois des ressources. Les ressources doivent être supérieures aux emplois, la différence matérialisant un excédent qui constituera une marge de sécurité. Cet excédent permettra d’équilibrer le tableau des besoins et des ressources.

2ème Tableau : Le compte de résultat prévisionnel

Indispensable, pour se rendre compte si la future société sera bénéficiaire, le compte de résultat s’établit sur trois exercices, et présente les postes de charges (dépenses hors investissements), et de recettes. La ligne essentielle du point de vue des produits est celle des ventes. « Régulièrement c’est sur ce point que les porteurs de projets ne développent pas. » remarque M. Chausson de la société Chausson Finance. On voit alors un compte de résultat déséquilibré avec une seule ligne dans la rubrique produits et plusieurs dans la rubrique dépenses. Essayez de faire l’inverse, pour donner plus de volume à votre rubrique produits. Segmentez vos estimations de recettes en dissociant le chiffre d’affaires par rapport à la zone géographique de votre future clientèle ou la nature de vos produits et services. Mais il et est indispensable, avant d’avancer certains chiffres, d’être en adéquation avec l’étude de marché présentée en premier point de votre plan de développement.

Calculez ensuite les moyens financiers nécessaires pour arriver à vos objectifs : rémunérations, charges sociales, achats de matières premières, loyers et assurance… il ne faut pas omettre la dotation aux amortissements même s’il s’agit d’une charge estimée de manière parfois arbitraire. En enlevant la somme des dépenses du chiffre d’affaires, on obtient le résultat d’exploitation, ce qui permet de valider la pérennité du projet. Le résultat net de l’entreprise est négatif ? Pas de panique, cela peut-être tout à fait normal au départ. Il faut dans ce cas retravailler le compte de résultat prévisionnel et si le résultat reste négatif, analyser son évolution sur plusieurs années, le résultat des années suivantes devant être positif.

3ème Tableau : Le plan de trésorerie

L’établissement d’un plan de trésorerie est une étape parfois décourageante pour le créateur d’entreprise. Pourtant, il est fort nécessaire pour les créanciers, car la trésorerie est souvent le point faible d’une société qui démarre. Une trésorerie négative, et qui n’est pas couverte par un financement débouche sur une cessation de paiement. Il faut bâtir un tableau recensant les entrées et les sorties de fonds mois par mois les douze voir les dix-huit premiers mois de création. Les entrées, comme les sorties sont imputables lors de la date d’encaissement ou de décaissement effective, et non de la date de la facture. Une connaissance du marché sur lequel vous vous trouvez est indispensable pour réussir sa prévision. Au final, vous pourrez convenir de la durée des emprunts pour couvrir les besoins de financement. Au contraire si le solde est positif vous pouvez placer votre argent sur un compte à court terme et ainsi améliorer votre résultat.

4ème Tableau : Le plan de financement à trois ans

Ce tableau permet de vérifier si, les ressources monétaires durables, couvrent les dépenses monétaires durables sur les trois premières années de création, et à la fin de chaque exercice. Il s’établit comme la plan de financement initial, mais il incorpore toutes les nouvelles charges durables, et toutes les nouvelles recettes qui apparaîtront. C’est donc une vision sur trois ans de l’évolution des dépenses et des recettes. Pour la première année, il faut reprendre le plan de financement initial, auquel vous ajouterez les nouveaux besoins et les nouvelles ressources apparus au cours de l’exercice. Pour la deuxième et la troisième année, seuls les nouveaux facteurs apparus au niveau des recettes ou des charges durables seront à prendre en considération (progression du besoin en fond de roulement, nouveaux crédits, apports….). C’est un tableau assez difficile à réaliser car il repose sur des prévisions mais il est essentiel, car il permet de prévoir le niveau d’endettement, la capacité de remboursement à moyen terme et les tours de table ultérieurs.

Qu’est-ce que le BFR ?

C’est le besoin de trésorerie que supporte l’entreprise en raison des décalages existants entre l’encaissement de ses produits et le paiement de ses charges. Il va de soi qu’au fur et à mesure de la vente des produits il faut recomposer le stock. La principale solution qui existe pour couvrir ce besoin est d’avoir des capitaux permanents suffisants. Aujourd’hui les banques refusent généralement de financer ce BFR, donc il faut avoir recourt à ses capitaux propres ou à des quasi fonds propres (prêts d’honneur par exemple). Le BFR se compose de trois éléments :
  • Le montant du stock moyen pour permettre à l’entreprise de fonctionner (matières premières, marchandises, produits finis). Pour les entreprises de services il est quasiment nul.
  • La moyenne des montants des créances clients. Le BFR augmente en fonction des délais de paiement accordés aux clients.
  • La valeur moyenne des fournisseurs. Le crédit de règlement des dettes accordées par les fournisseurs permet de réduire le fonds de roulement. Il ne faut cependant pas en abuser.
BFR

Calcul du BFR

Poste Exprimé en
Stocks Nombre de jours
+ les crédits clients (créances) Nombres de jours de chiffre d’affaires en crédit clients
 – les crédits fournisseurs (dettes) Nombre de jours d’achats en crédit fournisseurs
 = Besoin en Fonds de Roulement (BFR) Nombres de jours de chiffre d’affaires

Comment calculer mon seuil de rentabilité ?

Chiffre d’affaires CA
Charges fixes CF
Charges Variables CV
Marges sur coût variable MCV = CA-CV
Taux de marge MCV/CA

 

Ce seuil de rentabilité ou point mort, représente le chiffre d’affaires au-dessus duquel l’entreprise sera rentable. Pour le calculer, il faut dissocier  les charges fixes, qui ne varient pas en fonction du niveau d’activité (comme le loyer), et les charges variables (achats de marchandises et matières et frais de transport par exemple). Cette différenciation vous permettra de calculer la marge sur le coût variable et le taux de marge. Vous pourrez alors effectuer des arbitrages sur les prix pratiqués ou la quantité de ventes nécessaires pour réussir dans votre projet.