La love money, un moyen de financement affectif

Pour augmenter votre capacité d’emprunt, n’hésitez pas à solliciter vos proches, ayez recours au crowdfunding ou demandez un prêt d’honneur. 

Les fonds propres sont de l’argent apporté par le créateur pour lancer son projet et le pérenniser, des ressources durables qui appartiennent ou non à l’entreprise. En conséquence, plus ils sont élevés, plus ils donnent confiance aux banquiers ou aux investisseurs. Au lancement, ces fonds proviennent le plus souvent des économies des créateurs, de placements personnels (PEL, PEE…) ou de leur patrimoine immobilier. Il n’est pas rare de vendre ses biens immobiliers pour constituer un apport pour sa future entreprise.

Demander de l’argent à ses amis et sa famille

Il est possible de demander à vos proches (famille, amis…), de s’intéresser à votre projet et de participer au capital de votre société. C’est ce qu’ont appelle l’argent des 3C (Cousins, Copains, Cinglés) et que les Américains appellent la love money. C’est un moyen intéressant d’obtenir de 25 000 à 30 000 euros rapidement. Mais il faut souvent solliciter une dizaine de personnes pour parvenir à des sommes correctes, du fait de la faible valeur du ticket.
Attention, les rapports d’argent peuvent quelquefois créer des tensions, alors il vaut mieux définir des règles dès le départ. Vos proches ont un avantage à participer au capital de votre société. En effet, ils bénéficieront d’un avantage fiscal de 18% du montant de leur souscription, déductible de leurs impôts sur le revenu, à condition qu’ils conservent leur part pendant cinq ans dans l’entreprise. Depuis 2007, la loi TEPA donne le droit aux personnes assujetties à l’ISF de déduire 50% de leur investissement dans le capital d’une PME (réduction plafonnée à 45 000 €). C’est un argument de taille !
En effet, une personne redevable de l’ISF et qui investit 50 000 € dans le capital d’une PME, voit son ISF diminuer de 25 000 €. Au pire, il aura perdu 50% de sa mise de fonds, au mieux, il aura transformé son impôt en plus-value. Cette aide, bien que rabotée tous les ans (en 2007 la réduction d’impôt était de 75%), a donné un véritable coup de pouce aux jeunes sociétés. Les avantages fiscaux sont très séduisants, il ne faut donc pas hésiter à utiliser cette possibilité.
crowdfunding

Crowdfunding

Suite au succès de la love money, d’autres structures ce sont créées pour permettre aux jeunes entrepreneurs de récolter des fonds en dehors du cercle familial et amical, auprès de particuliers prêts à investir. Les sites de financement (environ une cinquantaine en France), appelés « crowdfunding », permettent de récupérer les fonds des internautes. Pour cela, il faut déposer un dossier de présentation sur le site et attendre !

Si votre projet attire les internautes, ces derniers peuvent acheter des parts de capital, faire un don ou allouer un prêt, en achetant des tickets peu élevés, en moyenne une centaine d’euros. Ce phénomène connait une importante progression. En effet, l’association Financement Participatif France (financeparticipative.org), dénombre 10 700 projets soutenus grâce à ce dispositif au premier semestre 2014 et plus de 66 millions d’euros collectés, soit deux fois plus qu’en 2013.

La nouvelle règlementation mise en place en 2014, qui règlemente les plateformes de « crowdfunding » lorsqu’elles font du prêt ou de l’équity (participation au capital), devrait encore plus favoriser ce mode de financement. Avec ce nouveau cadre, cette activité tendra à se développer dans les prochaines années.

Les emprunts à taux 0

Afin d’augmenter vos fonds propres, les prêts d’honneur sont également possibles. Ce sont des prêts à taux zéro accordés aux nouveaux projets pour une durée qui varie entre trois et cinq ans. De plus, chaque associé peut solliciter un prêt pour le même projet. Le montant qui peut être alloué à un dossier varie selon les réseaux qui les octroient. En général un prêt de 8 500 euros est accordé. Aucune garantie n’est demandée, d’où l’appellation de prêt d’honneur.
Ces aides permettent au créateur d’augmenter sa capacité d’emprunt. En effet, selon le réseau Initiative France, pour un euro de prêt d’honneur, les banques financent en moyenne 7,50 euros de fonds supplémentaire. Cela est tout à fait logique car les banques font partie des commissions qui décident de l’octroi des prêts d’honneur. Elles sont donc tout à fait confiantes quant à la solvabilité des projets sélectionnés.